jeudi 15 mars 2012

Jane Austen, Persuasion


A l'âge de vingt-sept ans, la douce et modeste Anne Elliot vit avec une sœur qui la méprise et son père, un baronnet qui voue une admiration particulière à sa personne. Lors d'un séjour chez sa seconde sœur, Mary, sa route croise celle du Capitaine Wentworth, homme qu'elle avait aimé autrefois, mais que son entourage l'avait persuadée de refuser à cause de son manque de fortune. Désormais riche, il éprouve toujours du ressentiment à son égard, tandis qu'elle tente de se résigner à le voir en choisir une autre. Et pourtant, de part et d'autre, des sentiments vont finir par resurgir.

Persuasion est, avec Mansfield Park, mon roman favori de Jane Austen. Le relire a été pour moi un véritable plaisir. Je trouve que c'est son œuvre la plus profonde, la plus réfléchie, la plus mature aussi. C'est d'ailleurs la seule où on a autant accès aux émotions et pensées du personnage. Anne est au centre du récit et elle est décrite avec une finesse incroyable. Mais ce n'est pas pour autant que l'auteur a renoncé à son talent pour souligner avec ironie les petits travers de ses personnages. Ainsi, Anne se retrouve affublée d'une famille haute en couleur et absolument épouvantable. Sir Walter me fais toujours autant rire à chacune de ses répliques, de même pour Mary dont les caprices sont extrêmement drôles.
Et surtout, Persuasion est le récit de cette fabuleuse histoire d'amour, sans doute la plus belle de toute l’œuvre de Jane Austen (selon moi en tout cas). Et cette lettre, cette lettre sublime que le Capitaine Wentworth écrit à Anne à la fin de l'histoire et qui change la donne. D'ailleurs, je ne résiste pas, je vous la mets, juste pour le plaisir :

"I can listen no longer in silence. I must speak to you by such means as are within my reach. You pierce my soul. I am half agony, half hope. Tell me not that I am too late, that such precious feelings are gone for ever. I offer myself to you again with a heart even more your own than when you almost broke it, eight years and a half ago. Dare not say that man forgets sooner than woman, that his love has an earlier death. I have loved none but you. Unjust I may have been, weak and resentful I have been, but never inconstant. You alone have brought me to Bath. For you alone, I think and plan. Have you not seen this? Can you fail to have understood my wishes? I had not waited even these ten days, could I have read your feelings, as I think you must have penetrated mine. I can hardly write. I am every instant hearing something which overpowers me. You sink your voice, but I can distinguish the tones of that voice when they would be lost on others. Too good, too excellent creature! You do us justice, indeed. You do believe that there is true attachment and constancy among men. Believe it to be most fervent, most undeviating, in

F. W.

I must go, uncertain of my fate; but I shall return hither, or follow your party, as soon as possible. A word, a look, will be enough to decide whether I enter your father's house this evening or never."


Sur ce, bonne soirée à tous !

6 commentaires:

  1. Ah cette lettre... Elle me fait rêver ! C'est un de mes romans préférés de Jane. (en fait je change régulièrement d'avis sur lequel je préfère ^^)

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    1. Elle satisfait pleinement la grande romantique qui sommeille en moi... D'ailleurs en parlant de lettre, j'ai reçu la tienne, qui est parfaite et le papier est vraiment très beau!

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  2. J'ai des frissons rien qu'en relisant la lettre!! **soupirs** et re **soupirs*** Je ne trouve rien de plus constructif à dire, je fonds littéralement!!

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    1. Tout comme moi! Ça, on peut dire que Jane a l'art de nous faire rêver...

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  3. C'est mon préféré de Jane...

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